Comment et pourquoi utiliser cette boîte à outils

Les données sur les stationnements vélo: un chantier à ouvrir

Données officielles

L’ouverture des données de stationnement des vélos s'inscrit dans l’ensemble des actions que l’Etat et les collectivités locales doivent mettre en œuvre afin de développer l’usage du vélo comme un mode alternatif de transport des particuliers (dans le cadre du Plan National Vélo).

Faciliter l’accès à ce type de données et s'assurer de leur qualité aiderait considérablement les usagers du vélo pour pouvoir se garer, comme le signale l’association Club des villes et territoires cyclables. Ainsi, l’accès à ce jeu de données à de potentiels reutilisateurs (ex : Géovélo) pourrait aboutir à la création de services qui promeuvent l’utilisation du vélo et par conséquent avoir un impact positif en termes d’émissions de CO2 évitées.

À ce jour, nous avons réussi à identifier 18 collectivités territoriales qui ont ouvert leurs données concernant la localisation et les types des places de stationnement pour les vélos. La plupart des collectivités territoriales ont publié leurs données dans les formats CSV, JSON, GEOJSON, et Shapefile. En comparant les différents fichiers, nous avons identifié plusieurs catégories récurrentes qui peuvent constituer un format de référence : latitude, longitude, ville, type (arceaux, râteaux, etc.), numéro des places, source, couverture, date de réalisation.

Cependant, ces catégories ne sont pas disponibles en même temps dans tous les 18 jeux de données ou leurs noms sont différents (par exemple, nombre de places versus capacité), ce qui rend difficile leur réutilisation par des tiers. En outre, la qualité des données ouvertes reste à améliorer : la plupart des fichiers ne sont pas mis à jour et affichent des places de stationnement qui n’existent plus ou dont la position géographique est erronée.

Données OpenStreetMap

La cartographie des places de stationnement vélos sur OpenStreetMap est faite sur l'ensembe du territoire français par une communauté de contributeurs volontaires et passionés. Si la couverture est moins exhaustive, elle est réputée plus précise que les données officielles de transport disponibles en Open Data. Les données sont également librement accessibles et ouvertes à la réutilisation. Les données crowdsourcées de stationnement vélo peuvent être téléchargées en plusieurs formats : GeoJSON, GPX, KML ou OSM données brutes via l’API Overpass. Les principaux éléments recensés pour une place de stationnement de vélos sont : identifiant unique OSM, type d’appuis vélos, nombre de places, géolocalisation, couverture, source. Le plus important acteur du vélo qui réutilise et alimente cette base de données collaborative est Geovelo, une application qui propose les itinéraires les plus rapides et les plus sûrs pour ceux qui circulent en vélo.

Les collectivités territoriales qui n’ont pas mis en place des modes de recensement des places de stationnement de vélos peuvent profiter de cette ressource collaborative qui, à ce jour, peut être considérée comme la base des données non officielle la plus riche. Par exemple, la Métropole de Nantes utilise les contributions d’OpenStreetMap depuis 2015 et les complète par des cartoparties pour produire sa donnée officielle.

Les enjeux derrière le parking à vélo: trois questions (encore) sans réponse

Où les citoyens peuvent-ils garer leur vélos?

La mise en valeur des arceaux existants permet que ces derniers puissent être effectivement utilisés. En effet, les places de stationnement vélo existantes sont difficiles à trouver, car elles ne sont pas intégrées dans les applications de navigation les plus connues (Google Maps, Apple Map, HERE Technologies, Mappy ne proposent pas l’option).

Comment et où partager les données de stationnement?

L'ouverture des données de stationnement vélo est un vrai défi pour les collectivités territoriales. La plupart n'ont pas mis en place des méthodes de recensement systématique des stationnements existants. Pour d'autres, la qualité des données publiées laisse à désirer (elle n'a, par exemple, pas été mise à jour depuis plusieurs années).

Ces défauts sont révélateurs d'un problème plus profond: il n'existe aucun standard concernant le recensement et l'ouverture de ces données. Leur nature et leur format diffère d'une collectivité territoriale à l'autre, ce qui complique considérablement leur exploitation

Comment rendre les données réutilisables ?

Pour pouvoir être réutilisable par les tiers, les données doivent respecter un cahier des charges bien défini. Elles doivent être:

  • En libre accès, c’est-à-dire, à laquelle tout le monde ait accès, et puisse l’utiliser et la partager tout en respectant la licence française Open Database License (ODbL)

  • Standardisées selon un format unique pour être interopérable sur tous les systèmes, donc dans des formats de fichiers exploitables (CSV, XML, JSON, ou parfois Excel)

  • Suffisamment précises et détaillées (sans toutefois se perdre dans des détails inutiles), car la mauvaise qualité des données entraîne une réutilisation biaisée.

  • Mises à jour continuellement en précisant la date des ajouts, pour tenir compte de chaque nouvel aménagement, assurant ainsi leur fiabilité maximale

Trouver des réponses efficaces

Un recensement des places simple, rapide et participatif

L’un des objectifs de notre projet est de proposer un format commun de référence pour les données de stationnement vélo ce qui facilitera leur ouverture, tout en tenant compte des besoins de réutilisateurs.

Pour les collectivités territoriales qui n’ont pas encore mis en place de mode de recensement de stationnements vélo, nous proposons une solution simple, rapide et collaborative - la cartopartie . Parmi les avantages d’une cartopartie on peut citer:

  • l’utilisation des données d’OpenStreetMap (la carte la plus précise pour la pratique du vélo) en tant que point de départ

  • le recensement des places de stationnement vélo dans un format standardisé, facile à exploiter par des tiers

  • la création de liens avec la communauté de cyclistes et de contributeurs OpenStreetMap, qui faciliteront les collaborations futures

  • le recensement des places de parking à vélo de la commune permet de connaître les besoins de stationnement

Une cartopartie est un événement permettant de cartographier en collaboration avec des volontaires, des éléments d’un quartier ou d’une ville en s'appuyant sur les données géographiques d’Open StreetMap.

S’assurer de la bonne qualité des données: l’audit comparatif

Partant des données ouvertes disponibles, à la fois celles fournies par les collectivités territoriales et celles recensées de manière collaborative sur OpenStreetMap, une analyse comparative (quantitative et qualitative) permettra :

  • d’évaluer la complétude des données OpenStreetMap

  • de mesurer les différences entre ces deux sources sur un échantillon comparable (par exemple, données CT et OSM d’Orléans Métropole)

  • d’identifier des catégories communes entre les deux sources de données afin de constituer un format de référence pour les stationnements vélos

  • d’utiliser les données crowdsourcées pour améliorer la qualité des données officielles en détectant des anomalies qui nécessitent une attention particulière (position géographique erronée, manque de place de stationnement dans le référentiel officiel)

  • d’inciter les collectivités territoriales qui n’ont pas mis en place des modes de recensement de stationnement vélos à utiliser la ressource collaborative OpenStreetMap en tant que point de départ

Avoir une méthodologie réplicable

Afin de mieux impliquer les différents acteurs (citoyens, associations, collectivités territoriales), nous souhaitons construire cette boîte à outils qui met à disposition de nombreux tutoriels, fichiers, ou autre, à même de former et de donner les outils pratiques rapidement, pour réaliser par soi-même les étapes mentionnées précédemment.

5 phases pour améliorer la vie des cyclistes

Pourquoi une politique publique - améliorer la vie des cyclistes - devrait-elle forcément requérir ces 5 étapes ? N'y a-t-il pas une façon plus simple de procéder ? En fait, cela dépend de la maturité de la collectivité territoriale en matière de données de stationnement vélo. Les étapes proposées dans cette boite a outils permettent de travailler sur deux chantiers : l’ouverture des données et l'amélioration des données disponibles.

Voici une courte présentation de chaque étape:

Phase 1 - Aujourd’hui, il n'existe aucun standard concernant le recensement et l'ouverture des données de stationnement vélo. Leur nature et leur format diffère d'une collectivité territoriale à l'autre, ce qui complique considérablement leur exploitation. L’un des objectifs de notre projet est de proposer un format commun de référence pour les données de stationnement vélo ce qui facilitera leur ouverture, tout en tenant compte des besoins de réutilisateurs.

Phase 2 - Pour les collectivités qui n’ont pas mis en place de mode de recensement des stationnements vélo. La méthode de la cartopartie permettra un recensement rapide et efficace, tout en suivant le format de référence proposé à la phase 1, et l'intégration des données recensées sur OpenStreetMap. Le tout, en mobilisant les usagers finaux dans un cadre convivial.

Phase 3 - Pour les collectivités qui ont déjà ouvert leurs données ou dont les données existent sur support matériel ou numérique mais ne sont pas encore publiées. La mise en qualité des données peut alors être faite par la méthode mapathon, solution permettant l'intégration des données officielles d’un territoire sur OpenStreetMap et l’utilisation des images aériennes ou images 360 prises par des cyclistes (voir Mapillary) pour vérifier les éventuelles anomalies.

Phase 4 - Une fois les données existantes, il est intéressant d'élaborer une méthode permettant d'éviter aux collectivités de répéter sans cesse les méthodes précedentes pour mettre à jour leurs données. Avec l'audit automatique des données, on compare les apports des sources officielles et ceux d'OpenStreetMap pour les compléter et ainsi offrir une données de qualité et à jour.

Phase 5 - Dans cette phase, l'usager est au cœur de la démarche, et son rôle permet de surmonter l'ensemble de nos défis. L'application Tandem permettrait de responsabiliser les usagers en les rendant à la fois bénéficiaires et acteurs de l'entretien et de la mise à jour continus de la donnée.

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